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À propos de nous (en français)

Intersindical: un instrument de lutte et d’organisation de la classe travailleuse, contribuant activement à la réorganisation du mouvement syndical au Brésil.

 

Nous faisons partie de ceux qui survécurent et luttèrent contre la dictature bourgeoise et militaire qui dura plus de deux décennies, nous en sommes le fruit et les héritiers ; nous faisons partie de ceux qui se mirent en mouvement et organisèrent de façon clandestine les oppositions syndicales à la fin des années 1970, nous faisons partie du grand mouvement de classe qui, à travers des grèves générales intenses et élargies s’opposèrent au Capital, à son gouvernement militaire et aux jaunes qui intervenaient dans les syndicats de cette période.

Nous faisons partie des milliers qui, en s’organisant à partir de la base, créèrent les conditions pour la construction de la future Centrale Unique des Travailleurs (CUT – Central Unica dos Trabalhadores), qui naquit comme fruit des luttes intenses menées au Brésil à la fin des années 1970 et au début des années 1980, une centrale qui naît avec la classe et pas seulement en son nom. Indépendante vis-à-vis des patrons et des gouvernants, autonome vis-à-vis des partis, combattant la structure syndicale subordonnée à l’Etat et avec l’objectif de lutter, au-delà de la satisfaction des besoins quotidiens de la classe, construire les conditions pour une lutte plus vaste, la lutte pour une société socialiste.

Dans les années 1990, la CUT sur le chemin d’un pacte avec le Capital.

La subordination de la Centrale Unique des Travailleurs au Capital et à son Etat ne date pas uniquement de l’arrivée du Parti des Travailleurs (PT) à la Présidence de la République en 2003, c’est un processus qui a mûri tout au long des années 90, où le Parti des Travailleurs utilisa la CUT comme principal laboratoire d’une expérience de conciliation entre les classes. Pendant le gouvernement Collor (1990/92) la CUT est appelée à la construction d’un pacte social qui permette au Capital de trouver des sorties pour sa crise en s’appuyant sur des politiques appelant de nouveau les travailleurs au sacrifice au nom de la « reprise économique », autrement dit sur l’augmentation de l’exploitation de la force de travail. Dans cette même période intervient l’expérience de la Câmara Setorial, accord tripartite né dans l’Etat de São Paulo et qui impliquait les entreprises du secteur automobile, les syndicats de travailleurs – dont le syndicat des métallurgistes de São Bernardo do Campo à São Paulo – avec la médiation de l’Etat.

Sous prétexte d’éviter des licenciements, le patronat réussit à implanter de nouvelles formes d’organisation de la production ce qui rendit possible l’augmentation de la production en s’attaquant à la journée de travail et aux droits des travailleurs.

Mais certains dirent: NON AU PACTE ; les syndicats des métallurgistes de Campinas, Limeira et São José dos Campos n’acceptèrent pas la Câmara Setorial et peu de temps après la mise en place du système on put constater que les licenciements continuaient partout où l’accord avait été accepté.

En 1994, une nouvelle fois la Centrale est appelée à pactiser, lors du gouvernement de Fernando Henrique Cardoso et accepte une des pires réformes du régime de retraite, attaquant les droit à la retraites, acceptant les modifications des critères garantissant ce droit, et notamment que le critère ne soit plus le temps passé à travailler, mais le temps passé à cotiser.

C’est au cours des années 1990 qu’une partie significative des syndicats liés à la direction majoritaire de la CUT acceptera des accords de flexibilisation de la journée de travail avec l’introduction de banques horaires et des réductions de salaires.

En même temps que des accords de ce type étaient réalisés, les espaces de décisions au sein de la Centrale devenaient de plus en plus bureaucratisés, se transformant en espaces de pure représentation, éloignant de plus en plus la base des processus décisionnels au sein de la CUT.

En 2003, consolidation de la transformation de l’outil en son contraire: né avec la classe, il travaille désormais contre ele.

La « Lettre au Peuple Brésilien » dans laquelle le PT divulgue son programme pour les élections de 2002 est la synthèse du processus de concertation de classes dont la CUT a été le principal instrument d’exécution. Ainsi le PT se présentait devant la bourgeoisie nationale et internationale comme « responsable » et capable de gérer les intérêts du grand Capital au sein de la machine d’Etat. 

Dès sa première année de gouvernement, Lula appelle tous les gouverneurs et lance son projet de réforme de l’assurance sociale, projet dont la forme prétend combattre les privilèges au sein de la machine d’Etat, mais dont le contenu attaque le régime des retraites des agents de la fonction publique qui s’occupent directement de la population travailleuse (professeurs,
fonctionnaires de l’assurance sociale, techniciens dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’assainissement…).

La CUT essaie de « réformer la Réforme » et c’est seulement à la veille du vote devant le Congrès (Parlement) qu’elle prend parti contre la proposition, sans organiser ni même se joindre à la grève de la fonction publique. Par la suite, il y aura de nombreux moments où la Centrale se présentera comme porte-voix des intérêts du Capital et du gouvernement, lors de la sortie de la crise de 2008/2009, généralisant les accords réduisant les salaires et les droits. En 2011, elle lance conjointement avec les Fédérations Patronales la proposition d’un plan de relance intitulé « BRASIL MAIOR » dont l’axe central est le développement de mesures visant à réduire les impôts et taxes des entreprises.

En 2006, ceux qui ne se sont pas résignés au Pacte avec le Capital et qui n’ont pas cherché la reconnaissance de l’Etat pour continuer la lutte, commencent à construire l’Intersindical.

En juin 2006, des dizaines de syndicats, d’oppositions syndicales et de collectifs rompent avec la Centrale Unique des Travailleurs et décident de construire un nouvel instrument qui reprenne le processus d’organisation et de lutte abandonné par la CUT. Rompre avec la CUT ne signifie pas rompre avec les centaines de syndicats qui, même encore affiliés à la Centrale, n’ont pas accepté son allégeance au Capital. 

Ainsi naît l’Intersindical – instrument de lutte et d’organisation de la classe ouvrière- ayant comme principes fondamentaux : l’indépendance vis-à-vis du Capital et de son Etat, l’autonomie vis-à-vis des partis politiques, utilisant l’organisation par la base comme un instrument fondamental pour la lutte des classes.

Parmi ses principales actions se trouve la solidarité active et internationale de la classe ouvrière, la formation politique comme outil de développement de la lutte, et le fait de ne pas soumettre notre organisation à sa reconnaissance par l’Etat.

Nous défendons l’organisation des travailleurs au plan syndical dans une Centrale qui rompe avec le corporatisme imposé par l’Etat, qui nous divise en catégories, une Centrale qui contribue au saut qualitatif de la classe en soi vers la classe pour soi, mais ceci ne se fera pas par auto-proclamation comme essaient de le faire plusieurs organisations de gauche dans le pays qui tout au long de ces années optèrent pour demander à l’Etat la solution des problèmes de la classe ouvrière. Et ainsi, dans les dernières sept années, des dizaines de nouvelles centrales, chargées des vieilles erreurs du passé récent furent créées et une partie significative d’entre elles, reconnues par le gouvernement, se maintient grâce à l’impôt syndical hérité du gouvernement de Getulio Vargas, qui attelait la structure syndicale à l’Etat pour contenir la lutte des classes.

Et la CUT qui naquit avec la classe ouvrière combattant l’intervention de l’Etat et affrontant le Capital est aujourd’hui une des principales centrales syndicales de la collaboration de classes. Par conséquent l’Intersindical est une organisation syndicale nationale, présente dans toutes les régions du Brésil et qui, en cohérence avec le processus historique des organisations qui en font partie, ont contribué de manière décisive au processus de réorganisation du mouvement syndical brésilien.

Assez du passé ! Apprendre des erreurs passées, avancer sans autoproclamations pour contribuer de manière décisive à la reconstruction du mouvement syndical par la base et dédié à l’affrontement direct avec le Capital. Nous sommes des métallurgistes, des ouvriers du textile, de la chaussure, des employés de banques, des professeurs, fonctionnaires, travailleurs de la radio, qui mettons au centre de notre action la lutte directe là précisément où a lieu le processus d’exploitation et d’oppression du Capital : sur le lieu de travail.

Non seulement les syndicats de l’Intersindical n’ont accepté aucun accord patronal qui réduise les droits et les salaires, mais ils ont réussi à maintenir et amplifier les droits dans divers secteurs. Dans la métallurgie, entre les syndicats que nous dirigeons et les oppositions syndicales que nous organisons, nous sommes déjà environ 200.000 ouvriers au Brésil. Dans l’Etat de São Paulo, le fruit d’une lutte de plus de deux décennies des syndicats de l’Intersindical a permis aux métallurgistes d’avoir la convention collective la plus avancée, avec une clause garantissant la stabilité dans l’emploi jusqu’à la retraite pour les travailleurs victimes d’accident et maladies provoquées par le travail et qui ont laissé des séquelles permanentes.

Bien plus qu’un horizon stratégique ou une perspective, c’est une tâche imprescriptible du cycle actuel que nous vivons au Brésil de matérialiser dans des actions d’affrontement avec le Capital et son Etat la lutte pour le socialisme.

Par conséquent, à chaque action directe d’affrontement contre le Capital sur les lieux de travail, à chaque avancée que nous garantissons dans les mobilisations qui se concentrent au niveau des catégories, nous accumulons la force nécessaire pour l’affrontement de l’ensemble de la classe ouvrière contre la société du Capital et ainsi nous cheminons d’un pas ferme vers la société nécessaire où le fruit du travail sera socialisé pour et parmi ceux qui le produisent, une société socialiste.

Juin 2014

 

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